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Le management de transition au féminin

 

« Je comprends maintenant ce qu’une femme peut ressentir seule face à un Comex ou un Codir composé uniquement d’hommes ! » réflexion d’Alban Azzopardi, Directeur de Grant Alexander Executive Intérim, seul homme devant une assemblée de femmes le 14 novembre dernier…

 

Réflexion fort à propos puisque cette réunion de femmes qu’animai MARIE PAILLARD dans le cadre de nos Petit-Déjeuners Experts, en partenariat avec Marie Louise Bigot, Présidente DFCG Au Féminin Ile de France, l’Association Nationale des Directeurs Financiers et des Contrôleurs de Gestion au féminin (DFCG), avait pour objectif de parler du Management de Transition au féminin.

 

Situation, perspectives, positionnement, attentes… Marie Paillard a eu le plaisir de recevoir une trentaine de femmes managers de transition,  dans les locaux de Grant Alexander, pour partager leurs vécu et réflexions sur le marché du Management de Transition en féminin.

 

DG, DAF (nombreuses de la DFCG), DRH, et DirCom, la moitié d’entre elles avait déjà expérimenté le management de transition. Toutes avaient une large expérience du management et de son exercice parfois délicat dans des univers particulièrement masculins.

 

Alors, en transition ou en poste à durée indéterminée, les choses sont-elles radicalement différentes ?

 

Pas réellement, si l’on considère les chiffres : on compte 23% de femmes parmi les managers de transition et 17% dans les Comex des entreprises (INSEE 2018). Léger avantage quand même au Management de Transition ;). A l’heure du baromètre Egalité femmes-hommes qui invite les entreprises à féminiser plus encore leurs postes de direction et du fort développement du recours au Management de Transition, la convergence ne pouvait pas nous échapper. Surtout si l’on considère le nombre de femmes avec de magnifiques parcours de dirigeante, ayant largement fait leurs preuves, mais qui ont un rapport au travail « altéré » par la parentalité, qui les invite à penser autrement l’équilibre boulot/famille. Leur légitimité est tout aussi forte que celle des hommes. Cela va sans dire ? Oui, mais cela va un peu mieux en le disant.

 

Féminiser plus encore le Management de Transition n’est pas une finalité en soi. Mais c’est un axe de développement d’un vivier de talents plus riche encore, alors que la demande ne cesse de progresser. 

En 4 ans, le marché a en effet augmenté de 117% (chiffre FNMT).

 

En proposant ce Petit-Déjeuner Expert aux Manageuses de Transition, Marie Paillard voulait libérer la parole et nourrir les esprits d’expériences croisées. Renforcer la légitimité. Créer l’autorisation. Voire, pourquoi pas, enclencher des initiatives.

 

A la faveur des échanges, il est apparu qu’en tant que femmes à des hauts niveaux de responsabilité, elles avaient souvent eu le sentiment d’être seules, de devoir redoubler de compétences pour être prises au sérieux, d’être jugées trop spontanées et pas assez politiques. Nombre d’entre elles, sortant de leur zone de confort, ont souffert du syndrome de l’imposteur. Des constats qui ne se cantonnent pas à l’exercice du Management de Transition mais qui prennent un relief plus net encore lorsqu’on se trouve dans des situations temporaires, souvent liées à des enjeux de transformation, de réorganisation ou d’urgence. Fort heureusement, ces femmes se reconnaissent des atouts précieux pour relever le défi : empathie, courage, instinct, adaptabilité et contrôle de soi. Et constatent qu’une mission de Management de Transition réussie est l’opportunité de prouver leur grande capacité d’intégration rapide.

 

Les participantes ont également insisté sur la recherche de sens dans les missions qui leur sont confiées. Elles ont besoin en effet de se rendre utiles, d’apporter une contribution concrète à l’entreprise et de sentir un engagement mutuel tout au long de la mission. Elles apprécient par ailleurs d’avoir la liberté de partir vers un autre projet une fois le résultat atteint. Et insistent sur l’importance des périodes intermissions pour continuer à se former afin d’être en phase avec un marché en changement perpétuel.

 

Sens, liberté, progression… N’est-ce pas là le credo des millennial.e.s ? Assurément ! Ce nouveau rapport au travail des nouvelles générations serait donc le même que celui des générations X arrivées dans la quarantaine et au-delà.

Il y fort à parier que cela gagnera petit à petit les générations au fil de leur évolution en âge et de leur parcours professionnel.

 

Réinventer le travail, n’est-ce pas un formidable projet auquel contribue le Management de Transition ?!

 

Pour conclure, force est de constater que le marché du Management de Transition au féminin a de beaux jours devant lui. L’émergence de nouvelles demandes de compétences en transition sur des fonctions plus traditionnellement féminines (communication, digital, data…) associée à l’évolution des mentalités des employeurs vis-à-vis du télétravail et à l’explosion du travail en mode projet ne pourront qu’y contribuer !

 

 

Les Petit-Déjeuners Experts se poursuivent. Rendez-vous prochainement pour parler du Management de Transition en Afrique. A suivre…

 

 

Grant Alexander Executive Intérim accompagne ses clients dans leur développement et leur permet de franchir un cap en déployant pour eux, souvent dans l’urgence, des équipes fortes et agiles dans des situations d’urgence managériale, de crise, de croissance rapide ou de changement.

 

Marie Paillard – Consultante en Management de Transition 

marie.paillard@grantalexander.com – 07.61.37.05.84



L’art de diriger – Qu’est-ce qui fait les grands managers ?

A la frontière entre management et commandement, quelles sont les dimensions qui permettent d’optimiser la performance managériale ?

 

Olivier Lajous, consultant et conférencier, a officié pendant 38 ans dans la Marine. Fort de ce parcours où engagement, confiance, courage et humilité se côtoient pour réussir, il intervient auprès des entreprises pour partager avec leurs équipes les clés de la performance des individus et des organisations. Rencontre et échange de points de vue avec Henri Vidalinc, Président de Grant Alexander, autour des dimensions qui font les grands managers.

 

Qu’est-ce qui vous a amenés, chacun à votre manière, à vous intéresser à la performance managériale ?

OL – Durant ma carrière d’officier de marine, de simple marin jusqu’à amiral, j’ai pu observer dans des environnements souvent hostiles et des conditions de discipline particulières, les différents styles de commandement. Les dirigeants les plus marquants ont tous dans leur façon d’être quelque chose d’inspirant, la juste présence, le juste ton, une autorité naturelle. J’ai également acquis la conviction qu’on ne peut réussir qu’en équipe et que l’efficacité managériale est clé.

HV – Avant de me consacrer au conseil RH, j’ai croisé dans mon parcours en entreprises de nombreux managers qui m’ont amené à m’interroger sur ce qui fait la légitimité dans la fonction. Un bon manager sait donner envie à une équipe de le suivre. Il y a dans la fonction managériale une dimension présentielle qui transcende les codes, de l’ordre de l’aura : ce que l’on dégage, ce que l’on projette, et ce indépendamment d’un physique qui en impose. Il faut cultiver la différence. La question est finalement de savoir si ces dispositions peuvent se développer.

 

Selon vous, quelle est la part de l’inné ? Et celle de l’acquis ?

OL – Tout individu se trouve face à une obligation d’être parmi d’autres. L’inné compte bien sûr : un tempérament est issu de composantes génétiques et environnementales. Mais l’acquis ouvre de nombreux possibles pour se dépasser. L’Autre est un moteur de changement et de progression. Plus on est confronté à l’Autre dans l’altérité, plus on sera dans une dynamique de construction et de succès : capacité à aller à la rencontre de la différence, sortir de ses habitudes, aller vers la vie en collectivité, les sports de haut niveau, les environnements extrêmes (mer, montagne, forêt vierge…), etc. La confiance en soi s’ouvre par l’expérience, le challenge, et non uniquement par l’injonction.

HV – Il est important de faire preuve d’humilité pour apprendre. L’ouverture à l’expérience de l’autre permet d’aller vers une meilleure conscience de soi. Plus on connait ses forces et ses faiblesses, plus on est en mesure de progresser. Il est important de se sentir responsable de son destin. Avoir conscience de ses faiblesses permet d’aller chercher les compétences et ressources dont on a besoin. Un bon manager doit également savoir identifier dans une équipe les forces et les faiblesses de chacun.

 

Trouve-t-on des similitudes entre commandement et management ?

OL – Manager et commander sont en réalité les deux facettes d’une même chose -l’art de diriger- qui se conjuguent dans l’espace-temps. Quand on n’est pas dans l’immédiateté opérationnelle, on manage. Le commandement vient naturellement après le management. La légitimité de commander dans le temps rapide de l’action (dire où il faut aller) découle naturellement d’un bon management dans le temps lent de la réflexion (aller vers l’autre). Dans tous les cas, cela repose sur une forme d’autorité naturelle, subtile mélange de savoir-être, de savoir-faire, de savoir-faire-faire et de faire-savoir, pour partager et donner envie.

HV – La notion de préparation est fondamentale. L’autorité naturelle se complète forcément d’une autorité de compétence qui assoit la crédibilité. Mais la bonne nouvelle c’est que les deux se cultivent. Un bon manager doit avoir à la fois du charisme et du fond pour être capable de durer dans le temps. Il est celui qui sait : diplômes, apprentissage, expérience, connaissance du métier, des codes… Et il est celui qui montre/démontre : chez Grant Alexander, nous croyons qu’au-delà des compétences professionnelles et de la personnalité, on peut mesurer et développer les dimensions mentales propices à la réussite (confiance en soi, conscience de soi, de ses équipes, capacité de concentration, gestion de ses émotions, de son environnement, détermination, …). C’est notre philosophie Athlete Thinking.

 

Comment prend place l’autorité naturelle dans le fonctionnement managérial ?

HV – Ce qui incarne le mieux l’autorité naturelle est à mon sens la légitimité dans la décision. Un bon manager doit avoir la capacité à trancher, la prise de décision agile. Pour cela, il faut être prêt à tout moment pour décider quelle que soit la situation. Et pour cela, il faut rester concentré. On en revient au comportement de l’athlète. Celui qui permet d’agir quand il le faut avec toutes ses capacités mobilisées.

OL – Une équipe ne peut réussir qu’avec un chef qui décide. Pour bien préparer la décision, il faut s’entraîner à décider en évitant les règles qui enferment et qui interdisent. Et ne jamais croire qu’il y a une seule façon de répondre à une situation. La bonne réponse vient de l’expérience, elle n’est jamais écrite d’avance. Il faut expérimenter des scénarios. Cela revient à développer la capacité à aller chercher la règle qui va permettre d’être au bon moment dans la bonne réponse. Quand on sait que dans tout choix, il y a une prise de risque, on mesure le besoin de s’éduquer à l’audace. Et de savoir gérer son mental et ses émotions.

 

Savoir gérer son mental et ses émotions au service de la performance peut-il s’éduquer ?

HV – On ne peut ignorer les émotions et l’affect sous prétexte qu’on se trouve dans un contexte professionnel. Un manager doit faire preuve d’humanité, doit être capable de montrer ses sentiments, l’expérience doit permettre de mieux canaliser ses émotions. Le bon manager qui a su gagner la confiance de ses équipes doit accepter de se faire challenger par elles.

OL – Contrairement à ce que l’on pourrait croire, l’armée n’est pas un monde dénué de sentiments. C’est même un cadre propice à l’hyper-émotion. Face à des situations extrêmes, il faut savoir ne pas céder à la panique, à la peur, à la colère. C’est pourquoi il est important de ne pas craindre ses émotions afin de les connaître et de les contrôler, pour savoir les utiliser à bon escient. Vouloir les ignorer c’est prendre le risque de se laisser envahir par elles et de tomber dans la faute. On en revient à la gestion et à l’optimisation des caractéristiques mentales nécessaires à un management efficient. Nous avons tous des dispositions innées mais également une capacité de développement qu’il ne faut pas négliger.

 

– Octobre 2017 –

Henri Vidalinc est Président de Grant Alexander.

Olivier Lajous est consultant et conférencier.

Marin de l’Etat pendant 38 ans, il a commencé sa carrière comme matelot du service national et l’a terminée comme amiral. Il a navigué 16 ans, commandé trois navires et participé à la résolution de nombreux conflits armés des années 1980 à 2003 (Afghanistan, Iran-Irak, Liban, Libye-Tchad, Yémen-Erythrée). Il a été directeur de la communication, directeur du centre d’enseignement supérieur puis directeur des ressources humaines de la marine nationale. Il a également servi en cabinet ministériel, auprès du ministre de l’Outre-mer. Elu DRH de l’année en 2012, il est auteur de « L’Art de diriger ” (éditions L’Harmattan).