Gouvernance intergénérationnelle : un défi clé pour les PME en 2025 – un article d’Ivan Reusse, Directeur de l’activité Leadership Development chez Grant Alexander Suisse pour Le Monde Economique

Le choc des générations au cœur des entreprises

Lors de mon précédent article j’ai abordé la question de la gouvernance dans sa globalité.

Aujourd’hui, je souhaiterais vous parler d’une dimension particulière.

La gouvernance des PME est entrée dans une zone de turbulence. Non seulement les patrons doivent faire face à la digitalisation, aux pressions ESG ou à la pénurie de talents, mais ils voient aussi émerger un autre défi, plus silencieux mais tout aussi structurant : les différences générationnelles. Dans une PME de 50, 100 ou 200 employés, ces écarts de culture et de valeurs se ressentent encore plus fortement que dans une multinationale, car les structures sont plus petites et les décisions plus visibles. La question n’est plus de savoir si ce sujet concerne les PME, mais comment elles vont l’intégrer dans leur gouvernance.

Des attentes qui divergent

Chaque génération aborde l’entreprise et la gouvernance avec son prisme propre.

• Les dirigeants expérimentés, souvent issus des générations baby-boomers ou X, valorisent la stabilité, la loyauté, le respect de la hiérarchie et une vision de long terme ancrée dans la continuité. Ils privilégient l’expérience, les relations de confiance et une certaine prudence dans la prise de risque.

• Les plus jeunes générations, Y et Z, recherchent quant à elles davantage de sens, de transparence, de participation et de flexibilité. Elles veulent comprendre les décisions, donner leur avis et voir leur entreprise incarner des valeurs fortes en matière de durabilité, d’équité et de modernité.

Dans une PME, cette différence se traduit directement au quotidien. Quand un patron pense stabilité financière et prudence, un collaborateur plus jeune peut s’impatienter et réclamer innovation, digitalisation ou engagement social.

Éclairage pratique : ce que disent les managers

Les témoignages recueillis dans le cadre de formations au leadership inclusif confirment ces différences. Plusieurs managers relèvent que la mixité intergénérationnelle enrichit les décisions stratégiques et favorise l’entraide au quotidien. Certains parlent même de véritables « chocs générationnels », où baby-boomers et génération Z n’ont pas la même vision du travail ni de l’équilibre vie privée/vie professionnelle. Mais ils soulignent aussi que le respect, le dialogue — parfois même l’humour partagé — transforment ces écarts en leviers positifs.

Un exemple concret revient souvent : l’organisation de réunions intergénérationnelles. Ces moments, parfois tendus, deviennent très constructifs lorsque chacun est invité à exprimer sa vision du travail. Les plus jeunes attendent de la flexibilité et de la rapidité, tandis que les plus seniors apportent une profondeur d’analyse et une prudence précieuse. En croisant ces perspectives, la PME trouve souvent des solutions plus équilibrées et réalistes.

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